Les startups évolueront plus facilement pour recoller rapidement aux nouvelles attentes

La pandémie mondiale actuelle est un cataclysme pour bon nombre d’entreprises. Tous les secteurs de l’économie et tous les types d’entreprises sont touchés. Mais qu’en est-il plus particulièrement des startups ? Parviendront-elles à survivre à cette crise inédite ? Denis Gallot, Directeur du Startup lab apporte son éclairage à la situation.

Pensez-vous que les startups puissent tirer leur épingle du jeu dans l’après-crise ?

Il existe une véritable possibilité que la consommation des ménages évolue suite à la pandémie. En effet, les consommateurs ont pu mesurer que la limitation de leurs dépenses au strict nécessaire avait un impact non négligeable sur leur porte-monnaie. Cela a pu provoquer chez certains une prise de conscience sur leur propre mode de consommation ou de surconsommation.

Le challenge qui s’annonce pour les entreprises sera de séduire à nouveau leurs clients (ou de nouveaux), peut-être moins facilement enclins à se laisser aller à des achats d’impulsion. Sur ce plan, les petites entreprises, et les startups notamment, auront naturellement plus de facilité à faire évoluer leur modèle d’affaires pour recoller rapidement aux nouvelles attentes, à questionner leurs modes de communication ou de fonctionnement. A l’image de Gratitude, une startup qui propose des chemises en lin 100% made in France, qui a lancé son crowdfunfing en plein confinement et qui a largement dépassé ses objectifs de financement. Une aspiration vers le « monde d’après » ?
 

En outre, les petites structures ont également moins de paramètres susceptibles de freiner leur adaptation comme des actionnaires à convaincre ou des charges salariales importantes. Que les startups parviennent à tirer avantage de la situation de l’après crise est fort probable !

Mais la taille n’est-elle pas un gage de solidité ?

A mon sens pas nécessairement. Plus que la taille, c’est plutôt le niveau de trésorerie qui compte. C’est ce paramètre qui permet aux entreprises de faire face aux dépenses et aux impondérables. Actuellement, avec peu ou plus du tout de revenu, c’est un facteur déterminant pour la survie d’une entreprise. Sur ce point, les grandes entreprises semblent disposer d’un atout majeur. Cependant, elles sont également confrontées à de bien plus lourdes dépenses (emprunts, salaires, …). Leur structuration sera également moins agile et très probablement plus réfractaire aux changements en phase de redémarrage. Or, comme évoqué précédemment, des adaptations semblent inéluctables pour s’adapter aux nouvelles attentes.
Alors, il est vrai que les startups ne disposent pas toutes d’un confortable matelas d’économies devant elles, et ce ne sera pas facile. Pour autant, elles ont de plus grandes marges de manœuvre en ce qui concerne les sorties d’argent : les réduire, les reporter voire même les annuler...

Les startups bénéficieraient donc de véritables avantages dans cette crise ?

Aujourd’hui, les startups, dans leur très large majorité, poursuivent des activités en lien avec le digital. Leurs activités sont donc des plus adaptées pour une transposition réussie en télétravail, sans compter sur l’appétence et les compétences numériques des équipes. Les startuppers, n’ont pas eu besoin de la pandémie pour s’intéresser à des outils tels que Zoom, Trello, Teams et autres Slack, alors que ces derniers font office de révolution digitale pour un bon nombre d’entreprises “classiques”.
L’agilité et la capacité de s’orienter rapidement et facilement vers de nouveaux marchés est également un avantage qui fait pencher la balance en faveur des startups, tout comme la possibilité pour elles de viser juste à moindres frais en matière de communication, en utilisant les codes d’aujourd’hui. Comme Bulkee, qui proposait un service d’alimentation en vrac dans des points de collectes qui a fait évoluer son offre vers de la livraison à domicile à 100%.
Au final, il est clair que le temps ne sera pas au beau fixe sur le plan économique, que l’on soit une multinationale, une grande entreprise, une PME ou une startup. Cependant, il semblerait que ces dernières disposent d’atout suffisants pour sortir moins perdantes que d’autres dans cette crise.

source NEOMA, rédacteur Chloé Pierre